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Diversifier les exportations canadiennes

Le Canada est une nation commerçante : en 2018, les exportations et les importations de biens et de services du Canada ont atteint 1,5 billion de dollars, plaçant la part du commerce dans l’économie à 66 %. L’économie canadienne, et par extension les Canadiens, profitent de ces échanges commerciaux de plusieurs manières, la croissance du commerce étant liée à la hausse des revenus et du niveau de vie des Canadiens (Cameron, 2012). Cependant, la part élevée du commerce dans l’économie canadienne accroît également l’exposition du Canada aux chocs externes. Cette exposition peut être atténuée par la diversification des échanges commerciaux.

La diversification des échanges comporte plusieurs dimensions, les plus évidentes étant la diversification géographique et la diversification au niveau des produits, et habituellement davantage pour les exportations que pour les importations d’un pays.

La diversification géographique a trait à la dispersion des marchés de destination des exportations d’un pays, tandis que la diversification au niveau des produits a trait à la gamme des produits exportés. Parmi les autres dimensions, il y a la diversification régionale (p. ex. la dispersion interprovinciale des exportateurs canadiens), le type d’exportateurs (petites, moyennes et grandes entreprises) et la diversité au niveau de la propriété ou du contrôle des entreprises exportatrices, la propriété par des femmes et la propriété autochtone étant deux types de propriété sous cette dimension de la diversification. La présente section du rapport sur le « Commerce international » présente les résultats de la recherche du Bureau de l’économiste en chef (ci-après, recherche du BEC). Elle montre que les deux premières dimensions (géographique et au niveau des produits) sont importantes pour réduire la vulnérabilité du Canada aux chocs externes, mais ne sont pas les seules dimensions de la diversification du commerce.

Une femme et deux hommes au travail dans un entrepôt

Chapitre 3.1

Que signifie la diversification du commerce

Pièces de monnaie avec graphiques financiers  en arrière-plan

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description
Dimensions de la diversification du commerce
Géographique
Par produit
Régionale
Types d'exportateurs
Propriété
Importance de la diversification
La diversification géographique et par produit protège le Canada contre le risque et permet aux entreprises canadiennnes d'avoir accès à des occasions sur les marchés en croissance rapide.
La diversification de la propriété répartit les gains du commerce partout au Canada parmi tous les Canadiens.
Global economic performance 2
Long description
Cible à 2025 
Accroître les exportations canadiennes outre-mer de 50 % d'ici 2025
Les exportations canadiennes sont concentrées géographiquement
Pays Concentration géographique
Canada Concentré
Mexique Concentré
Jamaïque Modéré
Mauritanie Modéré
États-Unis Diversifié
Royaume-Uni Diversifié
France Diversifié
Allemagne Diversifié
Norvège Diversifié
Suède Diversifié
Australie Diversifié
Nouvelle-Zélande Diversifié

Pourquoi la diversification
des exportations est-
elle importante?

La diversification des échanges commerciaux, ou plus précisément la diversification des exportations, est importante parce qu’elle contribue à atténuer l’exposition d’un pays aux chocs provenant de l’étranger. De plus, elle permet aux exportateurs canadiens de tirer parti des possibilités offertes par les marchés nouveaux et en expansion. La manière exacte dont cela se produit dépend de la dimension de la diversification dont il est question.

La diversification géographique des exportations aide à limiter les risques liés à un marché d’exportation particulier. Ces risques peuvent inclure, sans toutefois s’y limiter, les risques politiques tels que les politiques commerciales protectionnistes, les chocs économiques propres à un pays, ainsi que la volatilité des taux de changeFootnote 16. Il importe de noter que, comme pour le recours à la diversification en vue de limiter le risque inhérent à des investissements de portefeuille, la diversification n’atténuera que les risques non systémiques. Dans le cas de la diversification géographique des exportations, le fait de répartir les exportations parmi un large éventail de marchés limitera le risque auquel est exposé un pays exportateur face à des événements ou des actions spécifiques sur des marchés individuels; cela ne contribuera pas à atténuer les risques systémiques, c’est-à-dire les risques qui touchent plusieurs marchés simultanément. Ainsi, lors de la crise économique et financière mondiale de 2007-2009, la grande majorité des pays développés ont vu leur économie se contracter, ce qui a réduit leur demande d’importations. Par suite de la crise, les exportations de biens et de services canadiens ont connu un recul important, chutant de 21 % entre 2008 et 2009. La baisse des exportations canadiennes correspondait à la tendance globale à la baisse des échanges commerciaux à l’époqueFootnote 17, et une plus grande diversification géographique des exportations canadiennes n’aurait probablement guère permis d’atténuer la vulnérabilité du Canada à ce risque systémique.

Une plus grande diversification géographique des exportations peut également être bénéfique pour l’économie canadienne, car elle permet aux exportateurs canadiens de ne pas rater les occasions qu’offrent les économies émergentes à croissance rapide et d’éviter que les exportations canadiennes ne soient trop orientées vers les économies développées à croissance plus lente. L’accès à de nouveaux marchés en croissance rapide engendre également un effet de rétroaction qui contribue à diversifier davantage les exportations canadiennes. La recherche du BEC montre qu’entrer plus tôt sur les marchés en forte croissance donne une impulsion supplémentaire aux exportations vers ces marchés. Cette recherche est discutée plus en détail dans la deuxième partie de ce chapitre.

La diversification des produits peut aussi aider à réduire les risques de chocs externes. Dans ce cas, l’exportation d’une gamme plus large de produits limite l’exposition du pays exportateur aux risques de fluctuations des prix et aux chocs liés à la demande ou à l’offre de produits ou de services particuliersFootnote 18. Encore une fois, il faut noter que cette diversification protège uniquement contre les risques non systémiques, c’est-à-dire les risques de choc négatif sur un panier précis ou limité de produits exportés.

Une gamme diversifiée de produits et de services d’exportation protège également le pays exportateur contre un problème souvent appelé « maladie hollandaise ». Ce problème se pose lorsqu’un seul produit représente une part élevée des exportations d’un pays. Une forte hausse de la demande extérieure pour ce produit peut entraîner une appréciation de la valeur de la monnaie du pays, rendant les importations relativement moins chères et les exportations plus coûteuses, ce qui réduit la compétitivité des autres industries de l’économie et concentre davantage celle-ci sur le produit d’exportation dominant.

Un dernier avantage de la diversification des produits, qui s’apparente aussi à la diversification géographique, est qu’elle permet un meilleur accès aux marchés nouveaux et en croissance rapide mais, dans ce cas, les marchés de produits plutôt que les marchés géographiques. La plus vaste gamme de produits exportés par un pays permettra de tirer parti des secteurs de produits à croissance plus rapide.

La diversification au niveau de la répartition régionale des exportateurs, des types d’exportateurs et de la propriété des entreprises exportatrices est importante parce que ces dimensions de la diversification contribuent à répartir les gains tirés du commerce à travers tout le Canada et parmi les Canadiens. Ainsi, on a observé que les entreprises exportatrices étaient plus productives et payaient en moyenne des salaires plus élevés que les entreprises non exportatrices (Cameron, 2012). Le fait que les entreprises exportatrices soient réparties à travers les régions et les collectivités canadiennes garantira que les retombées et les occasions économiques seront réparties plus également dans tout le pays. En outre, la réduction des obstacles à l’exportation pour les petites et moyennes entreprises les aidera à se développer et à prospérer, alors que le soutien à l’exportation des entreprises appartenant à des femmes ou à des Autochtones donnera un caractère plus inclusif aux gains tirés du commerce.

Ces différentes dimensions de la diversification n’existent pas isolément mais se recoupent : elles sont liées les unes aux autres et renforcent mutuellement leurs avantages. Par exemple, si un pays imposait un droit de douane sur une exportation canadienne particulière, les dommages d’une telle mesure pourraient être atténués à la fois par la diversification géographique et la diversification au niveau des produits. Cela dit, il ne sera peut-être pas toujours possible d’en arriver à une diversification parfaite; chaque pays possède des avantages comparatifs dans la production de certains produits et services, et il est souvent économiquement efficient de se spécialiser dans la production de certains biens et services tout en important ceux pour lesquels d’autres pays disposent eux-mêmes d’avantages comparatifs. De plus, certaines régions du Canada se spécialiseront dans certains secteurs et la demande pour les produits de ces secteurs pourrait être plus forte sur certains marchés que sur d’autres.

Encadré 1 : Indice de Herfindahl-Hirschman (IHH)
 Indice de Herfindaki

Où 𝑆 𝑖est la part des exportations nominales au temps t et où 𝑖 peut être le marché ou le produit.

Cet indice produit un score de zéro à un. Plus l’indice se rapproche de un, plus forte est la concentration du commerce canadien. Par exemple, si le Canada ne commerçait qu’avec un seul pays, la part des exportations allant vers ce pays serait de 1 et l’indice serait égal à 1.0. Par contre, si le commerce du Canada était réparti également entre 100 pays différents, l’indice serait égal à 0,01.

Statistique Canada fournit les lignes directrices internationalement acceptées suivantes :

  • Produits et marchés d’exportation diversifiés : IHH < 0,15
  • Produits ou marchés modérément concentrés : 0,15 ≤ IHH < 0,25
  • Produits ou marchés fortement concentrés : IHH ≥ 0,25

Les exportations canadiennes sont-elles diversifiées?

Les avantages de la diversification ayant été établis, une question importante à se poser est la suivante : Quelle est la diversité des exportations canadiennes? Cette question est pertinente à toutes les dimensions de la diversification, mais par souci de simplicité nous examinerons d’abord les notions bien établies de diversification géographique et de diversification des produits, pour revenir ensuite aux autres dimensions de la diversification dans la troisième partie de ce chapitre.

Afin d’évaluer le niveau de diversification des échanges commerciaux du Canada, il faut disposer d’une mesure appropriée. Il existe de nombreuses façons de mesurer la diversification, mais l’indice de Herfindahl-Hirschman (IHH) est le plus couramment utilisé. Statistique Canada, les Nations Unies et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) utilisent cette mesure de la diversification. L’encadré 1 donne plus de détails sur l’IHH.

Cette mesure nous permet d’observer que, géographiquement, les exportations de marchandises canadiennes sont fortement concentrées (avec un IHH de 0,57 en 2018). Scarffe (2019a) constate que les exportations canadiennes sont les quatrièmes plus concentrées par destination sur 113 paysFootnote 19.

L’IHH montre qu’en 2017, seuls le Koweït, les Bermudes et le Mexique affichaient une concentration géographique des exportations supérieure à celle du CanadaFootnote 20. En outre, par rapport aux pays où l’on pourrait s’attendre à trouver des problèmes de dépendance similaires à ceux de la RAS de Hong Kong qui a une dépendance envers la Chine, et la Nouvelle-Zélande qui a une dépendance envers l’Australie, les exportations du Canada sont beaucoup plus concentrées (Scarffe, 2019b).

La concentration géographique des exportations canadiennes ne saurait étonner compte tenu de la taille des exportations destinées aux États-Unis (Scarffe, 2019a). En fait, l’IHH suit de très près la part des États-Unis dans les exportations canadiennes – avec une corrélation de 0,9997. L’IHH augmente (plus grande concentration) lorsque la part des États-Unis dans les exportations canadiennes s’élève, et il diminue (plus grande diversification) lorsque la part des États-Unis fléchit. En 2018, la part des États-Unis dans les exportations de marchandises canadiennes atteignait 75 %. Bien qu’en baisse par rapport au niveau de 87 % observé en 2002, ce taux est similaire à celui du début des années 90 (la part des États-Unis dans les exportations canadiennes était de 75 % en 1990).

Données : Comtrade, ONU.

Longue description
Rang    
1 0,819 Koweit
2 0,665 Bermudes
3 0,641 Mexique
4 0,568 Canada
5 0,563 Cap Verte
6 0,497 Oman
7 0,438 Iles Solomon
8 0,356 Nicaragua
9 0,343 Nepal
10 0,313 Albanie
11 0,307 Republique dominicaine
12 0,306 Hong Kong
13 0,284 Aruba
14 0,249 El Salvador
15 0,244 Zambie
16 0,242 Palaos
17 0,238 Répubique fédérale de Macedoine
18 0,237 Jamaique
19 0,228 Mali
20 0,224 Soudan
21 0,220 Biélorussie
22 0,203 Myanmar
23 0,187 Honduras
24 0,182 Belize
25 0,175 Mauritanie
26 0,174 Mozambique
27 0,172 Samoa
28 0,151 Republique kirghize
29 0,151 Brunei
30 0,149 République du Congo,
31 0,144 Fiji
32 0,143 Botswana
33 0,143 Tunisie
34 0,136 Paraguay
35 0,135 Namibie
36 0,133 Australie
37 0,130 Republique Tchèque
38 0,128 Azerbaijan
39 0,128 Burundi
40 0,127 Armenie
41 0,127 Equateur
42 0,118 Luxembourg
43 0,116 Chili
44 0,117 Irelande
45 0,111 Islande
46 0,110 Perou
47 0,107 Madagascar
48 0,106 Israel
49 0,106 Tanzanie
50 0,105 Portugal
51 0,105 Colombie
52 0,103 Jordanie
53 0,101 Uruguay
54 0,097 Ouganda
55 0,097 Hongrie
56 0,097 Pologne
57 0,0967 Nouvelle Zélande
58 0,097 Norvège
59 0,096 République de la Corée du Sud,
60 0,093 Ghana
61 0,093 Japon
62 0,092 Togo
63 0,092 Bolivie
64 0,091 Moldovie
65 0,090 Philippines
66 0,089 Sri Lanka
67 0,084 Republique slovaque
68 0,084 Montenegro
69 0,083 Roumanie
70 0,081 Algerie
71 0,081 Pays-Bas
72 0,080 Belgique
73 0,080 Nigeria
74 0,079 Kazakhstan
75 0,078 Bosnie et Herzégovine
76 0,078 Brésil
77 0,078 Slovenie
78 0,077 Maurice
79 0,076 Cameroun
80 0,072 Estonie
81 0,072 États-Unis
82 0,072 Danemark
83 0,072 Georgie
84 0,071 Senegal
85 0,070 Latvia
86 0,070 Singapour
87 0,069 Malaysie
88 0,069 Chypres
89 0,068 Croatie
90 0,066 Chine
91 0,066 Suisse
92 0,066 Union européenne
93 0,065 Indonesie
94 0,060 Lithuanie
95 0,059 Serbie, (Serbie/Montenegro)
96 0,058 Espagne
97 0,056 Fédération Russe
98 0,056 Pakistan
99 0,056 France
100 0,055 Finlande
101 0,054 Bulgarie
102 0,053 Kenya
103 0,053 Royaume-Uni
104 0,051 Suède
105 0,050 Argentine
106 0,048 Indes
107 0,048 Italie
108 0,043 Allemagne
109 0,040 Egypte
110 0,040 Afrique du Sud
111 0,040 Grèce
112 0,035 Ukraine
113 0,035 Turquie

Si l’on exclut les États-Unis du calcul géographique de l’IHH, nous constatons que le Canada obtient un bien meilleur score, soit 0,07, ce qui signifie qu’hors du marché américain, les exportations canadiennes sont diversifiées. Par conséquent, pour que le Canada améliore la diversité géographique de ses exportations, celles-ci doivent être moins concentrées sur les États-Unis. Cependant, la concentration des exportations canadiennes vers les États-Unis est conforme à la théorie économique. Le modèle de gravité du commerce nous indique que la taille économique et la proximité géographique sont les plus importants déterminants de la structure des échanges bilatéraux. Le fait d’avoir une culture similaire (par exemple partager une langue), une frontière terrestre commune et un accord de libre-échange attire davantage les exportations canadiennes vers les États-Unis. Autre élément important, il n’y a pas de solution alternative à proximité pour les exportations canadiennes étant donné que les États-Unis sont le seul pays limitrophe du Canada par voie terrestre. Le pays dont la situation ressemble le plus à celle du Canada, en termes de déterminants du modèle de gravité, est le Mexique – l’un des rares pays ayant un IHH supérieur à celui du Canada. Ainsi, comme pour le Mexique, il est naturel que les exportations canadiennes se concentrent sur la grande économie située à proximité de la frontière canadienne. La diversification des exportations canadiennes nécessitera donc des efforts additionnels et concertés pour contrebalancer les facteurs économiques qui attirent les exportations canadiennes vers les États-Unis.

Au niveau des produits de la classification HS2Footnote 21, on constate que les exportations canadiennes sont assez diversifiées, avec un score IHH de 0,09 en 2018. Celui-ci a peu évolué au cours des 28 dernières années, oscillant entre 0,07 et 0,12 depuis 1990 et demeurant toujours sous le seuil de 0,15; les exportations canadiennes sont donc considérées comme étant diversifiées par produit.

La diversité des exportations canadiennes au niveau des produits n’était peut-être pas un résultat attendu intuitivement,puisque le Canada est reconnu pour ses exportations d’énergie et d’automobiles. Ces deux secteurs sont essentiels à l’économie canadienne, mais en raison de la taille des exportations totales du Canada, ils ne représentent qu’une part relativement modeste des exportations. En 2018, leurs parts respectives des exportations étaient de 22 % et 14 %Footnote 22. Mais l’impact des États-Unis sur les exportations canadiennes ressort clairement, le Canada expédiant vers ce pays environ 90 % de ses exportations des secteurs de l’automobile et de l’énergie. Encore une fois, cela souligne la façon dont les dimensions de la diversification géographique et de la diversification des produits se recoupent.

Le fait que l’IHH indique que les exportations canadiennes sont diversifiées au niveau des produits ne signifie pas que le Canada est à l’abri de chocs propres à une industrie. Le prix du pétrole brut Western Canada Select est passé de 86,56 $US/baril en juin 2014 à 16,30 $US/baril en février 2016, provoquant une récession superficielle qui a duré deux trimestres et a amené la Banque du Canada à réduire les taux d’intérêt à deux reprises au début de 2015Footnote 23. Cependant, la diversité des produits exportés par le Canada a fait en sorte que le choc des prix pétroliers n’a entraîné qu’une légère contraction de l’économie. L’économie canadienne a pu s’ajuster et renouer avec la croissance même si le prix du pétrole est demeuré faible.

Données : Gouvernement de l’Alberta, Statistique Canada.

Longue description
Date pour les prix du pétrole Prix du pétrole Western Canada Select par baril, en $US Trimestre et année pour la croissance du PIB Croissance du PIB en % (taux annuel ajusté désaisonnalisé, mesuré trimestre contre trimestre)
Janvier-12 86,47 T1 2012 0,19
Février-12 83,04 T2 2012 1,35
Mars-12 75,01 T3 2012 0,53
Avril-12 70,4 T4 2012 0,82
Mai-12 75,1 T1 2013 3,61
Juin-12 66,37 T2 2013 2,35
Juillet-12 64,28 T3 2013 3,27
Août-12 69,03 T4 2013 4,28
Septembre-12 78,17 T1 2014 0,57
Octobre-12 79,88 T2 2014 3,76
Novembre-12 72,47 T3 2014 3,88
Décembre-12 57,87 T4 2014 2,85
Janvier-13 62,11 T1 2015 -2,16
Février-13 58,4 T2 2015 -1,07
Mars-13 66,72 T3 2015 1,41
Avril-13 68,87 T4 2015 0,27
Mai-13 80,93 T1 2016 2,40
Juin-13 75,39 T2 2016 -1,81
Juillet-13 90,5 T3 2016 4,41
Août-13 90,97 T4 2016 2,35
Septembre-13 83,57 T1 2017 4,09
Octobre-13 74,21 T2 2017 4,40
Novembre-13 62,62 T3 2017 1,33
Décembre-13 58,95 T4 2017 1,70
Janvier-14 65,69    
Février-14 81,54    
Mars-14 79,42    
Avril-14 79,56    
Mai-14 82,72    
Juin-14 86,56    
Juillet-14 82,73    
Août-14 73,89    
Septembre-14 74,35    
Octobre-14 70,6    
Novembre-14 62,87    
Décembre-14 43,24    
Janvier-15 30,43    
Février-15 36,52    
Mars-15 34,76    
Avril-15 40,26    
Mai-15 47,5    
Juin-15 51,29    
Juillet-15 43,49    
Août-15 29,48    
Septembre-15 26,5    
Octobre-15 32,78    
Novembre-15 27,78    
Décembre-15 22,51    
Janvier-16 17,88    
Février-16 16,3    
Mars-16 23,46    
Avril-16 27,88    
Mai-16 32,52    
Juin-16 36,47    
Juillet-16 32,8    
Août-16 30,9    
Septembre-16 30,62    
Octobre-16 35,83    
Novembre-16 31,89    
Décembre-16 37,18    
Janvier-17 37,19    
Février-17 39,14    
Mars-17 35,68    
Avril-17 36,84    
Mai-17 38,84    
Juin-17 35,8    
Juillet-17 36,37    
Août-17 38,5    
Septembre-17 39,93    
Octobre-17 39,87    
Novembre-17 45,52    
Décembre-17 44,02    

Données : Statistique Canada, Tableau 36-10-0014-01.

Longue description
  2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
Historique 165,7 164,3 163,3 172,1 173,0 177,4 189,3 206,8              
Taux de croissance 2000-2017 (4,3 %)       189,3 197,4 205,8 214,5 223,7 233,2 243,1 253,5 264,3
Taux de croissance 2011-2017 (2,2 %)       189,3 193,6 197,9 202,4 206,9 211,6 216,3 221,2 226,2
Taux de croissance 2000-2008 (6,4 %)       189,3 201,5 214,4 228,1 242,7 258,3 274,8 292,4 311,2
Cible                             284

Objectif du Canada pour 2025

Le gouvernement canadien a reconnu la nécessité de diversifier davantage les exportations canadiennes. Dans l’Énoncé économique de l’automne 2018 (EEA) du gouvernement du Canada, celui-ci a lancé une stratégie de diversification des exportations visant à accroître de 50 % le potentiel d’exportation outre-merFootnote 24 du Canada d’ici 2025. Tel qu’indiqué dans l’EEA, « La Stratégie de diversification des exportations investira 1,1 milliard de dollars au cours des six prochaines années, et ce à compter de 2018-2019, pour aider les entreprises canadiennes à accéder à de nouveaux marchés.

La stratégie mettra l’accent sur trois volets principaux : investir dans les infrastructures pour appuyer le commerce, fournir aux entreprises canadiennes les ressources nécessaires pour réaliser leurs plans d’exportation et accroître les services commerciaux pour les exportateurs canadiens. »Footnote 25

Données : Statistique Canada, Tableau 36-10-0014-01, Oxford Economics, prévision mondiale, novembre 2018, Conference Board du Canada, prévision, mars 2018.

Longue description
  2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025
Historiquel 165,7 164,3 163,3 172,1 173,0 177,4 189,3 206,8              
Prévision - Oxford Economics           197,9 203,3 209,9 216,8 223,8 231,0 238,5 246,3
Prévision - Conference Board           203,3 212,0 223,9 235,8 247,7 260,1 271,4 283,2
Cible                             284

Pour atteindre cet objectif, les exportations canadiennes de biens et services outre-mer doivent atteindre 284 milliards de dollars d’ici 2025, nécessitant un taux de croissance annuel moyen de 5,2 % à partir de 2017.Footnote 26 Tran (2019a), a examiné à la fois la croissance historique et les principales prévisions pour évaluer la possibilité d’atteindre l’objectif fixé dans l’Énoncé économique de l’automne 2018.

Étant donné que cette analyse a été entreprise avant que les données de 2018 ne soient disponibles, elle prend en compte la croissance historique jusqu’en 2017 et la prolonge pour la période de 2017 à 2025. La figure 20 illustre trois scénarios de croissance historique étendue utilisant différentes périodes de croissance historique. Entre 2000 et 2017, les exportations canadiennes de biens et services outre-mer ont augmenté de 4,3 % par an. Si cette tendance de la croissance se poursuivait jusqu’en 2025, les exportations canadiennes outre-mer atteindraient 264 milliards de dollars, soit 20 milliards de dollars de moins que l’objectif de 284 milliards de dollars. Toutefois, au cours de la période ayant précédé la crise financière mondiale (2000-2008), les exportations du Canada outre-mer ont augmenté de 6,4 % par année; si nous appliquons ce taux de croissance jusqu’à 2025, les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer s’établiraient à 311 milliards de dollars, soit 27,2 milliards de dollars de plus que la cible fixée. Au cours des dernières années (2011-2017), les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer n’ont progressé que de 2,2 % par an; en projetant ce taux de croissance jusqu’à 2025, les exportations outre-mer du Canada atteindraient 226 milliards de dollars, soit 58 milliards de dollars de moins que l’objectif visé.

Aux fins de cette analyse du BEC, les prévisions indépendantes des exportations de biens et de services canadiens provenant de deux organismes économiques de premier plan, Oxford Economics et le Conference Board du Canada, ont également été utilisées. Les deux organismes prévoient que la conjoncture économique mondiale entre 2017 et 2025 soutiendra davantage les exportations canadiennes que celle qui a prévalu de 2011 à 2017. Selon Oxford Economics, les exportations canadiennes outre-mer devraient atteindre 246 milliards de dollars d’ici 2025, soit une croissance de 3,3 % par anFootnote 27.

Cela représente 38 milliards de dollars de moins que l’objectif de 284 milliards de dollars fixé pour 2025 (voir la figure 5). Selon les prévisions du Conference Board du Canada, les exportations canadiennes outre-mer devraient augmenter de 5,2 % par an pour atteindre 283 milliards de dollars d’ici 2025, soit tout juste sous la cible visée.

Alors que la conjoncture économique mondiale devrait être plus favorable entre 2017 et 2025 qu’au cours du passé récent, les prévisions sont assujetties à certains risques. Premièrement, l’écart entre la croissance du PIB nominal au États-Unis et la croissance du PIB nominal des marchés d’outre-mer sera un facteur déterminant de la croissance des exportations vers ces derniers. Si la croissance sur les marchés d’outre-mer demeure inférieure à celle des États-Unis, les entreprises canadiennes seront davantage attirées par le marché américain, ce qui se traduira par une sous-performance des exportations vers les marchés d’outre-mer. Autrement dit, meilleure est la performance économique des États-Unis, plus il est difficile pour le Canada de diversifier ses exportations.

Deuxièmement, il y a les risques géopolitiques et le fait qu’une économie développée comme celle des États-Unis a tendance à poser des risques géopolitiques moindres en raison de la présence d’un système juridique et financier solide, d’institutions démocratiques et d’une économie de marché, sans compter ses liens historiques étroits avec le Canada. L’inverse s’observe sur certains marchés d’outre-mer émergents. Enfin, il y a des risques de perturbation du commerce associés à la montée des sentiments hostiles au commerce, qui a suscité des tensions entre les principales économies du monde, dont plusieurs figurent parmi les principaux partenaires commerciaux du Canada. Il est difficile de prédire le résultat de ces tensions commerciales. Les conséquences négatives potentielles incluent des perturbations dans les chaînes de valeur mondiales, des baisses éventuelles du revenu et de la demande mondiale et la création de blocs commerciaux concurrentiels, qui nuiraient aux exportations canadiennes. En revanche, résoudre les problèmes qui ont abouti à la montée des tensions pourrait renforcer les relations commerciales et favoriser les échanges commerciaux dans le monde.

Chapitre 3.1 : Principaux points à retenir
  • La diversification du commerce comporte plusieurs dimensions. Celles-ci incluent, mais sans s’y limiter, la diversification géographique, la diversité des produits, la répartition régionale des exportateurs, le type d’exportateur et la propriété.
  • Le Canada a une marge de diversification, en particulier sous la dimension géographique, où les exportations canadiennes sont actuellement considérées comme étant concentrées.
  • Le gouvernement canadien a fait de la diversification du commerce un objectif et s’est fixé comme cible d’accroître de 50 % les exportations vers les marchés d’outre-mer d’ici 2025.
Vue sur des installations portuaires servant à la manutention de conteneurs de marchandises

Chapitre 3.2

Que pouvons-nous faire pour diversifier davantage les
exportations canadiennes?

Bille sur du papier-monnaie

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description
Le chemin de la diversification
1. Abaisser les barrières tarifaires grâce à des ALÉ: Les ALÉ peuvent réduire les droits de douane, les quotas et les barrières non tarifaires.
2. Entrer tôt sur les marchés en croissance rapide: Les marchés émergents et les économies en développement ont crû à un taux annuel de 9,1 % entre 2000 et 2018, soit beaucoup plus rapidement que les économies avancées.
3. Diversification par le biais des États-Unis: La plupart des exportateurs pénètrent de nouveaux marchés après avoir exporté d'abord aux États-Unis.
4.Commerce numérique: Entre 2006 et 2016, les exportations de services facilités par les TIC ont crû de 67 %.
5. Appuyer les PME: En 2017, les PME comptaient pour 99,8 % des employeurs canadiens, mais seulement 11,7 % exportaient.
6.Villes : En 2030, 16 villes aux États-Unis et 8 en Chine devraient figurer dans le top 40 des villes offrant les occasions les plus intéressantes aux entreprises canadiennes.
Global economic performance 2
Long description
Villes chinoises dans le top 40
5e Beijing
7e Shanghaï
11e Hong Kong, RAS de
15e Shenzhen
16e Chongqing
26e Guangzhou, Guangdong
36e Tianjin
38e Chengdu, Sichuan
Villes américaines dans le top 40
1ère New York
4e Los Angeles - Long Beach
6e Chicago
9e Dallas
10e Houston
12e San Francisco
13e Washington
14e Boston
17e Philadelphie
18e Atlanta
19e Seattle
22e Miami
28e Phoenix
32e Minneapolis
33e San Jose
34e Détroit

Les pays ne commercent pas, ce sont les entreprises et les personnes de ces pays qui le font. Ce que le gouvernement canadien peut faire, c’est de tenter de créer un environnement qui permet aux entreprises canadiennes de s’implanter sur les marchés mondiaux et de tirer parti des possibilités qu’ils offrent. Le gouvernement du Canada peut également contribuer à réduire les frictions commerciales (coûts), par exemple en négociant des réductions tarifaires et en harmonisant les normes dans les accords commerciaux, en fournissant aux exportateurs des renseignements sur les marchés ou en offrant un régime d’assurance à l’exportation. Le gouvernement peut aussi aider à réduire les obstacles auxquels se heurtent les exportateurs canadiens et fournir un soutien et des outils pour aider les entreprises canadiennes qui veulent prendre de l’expansion sur les marchés étrangers. La section qui suit explore quelques moyens possibles de diversifier davantage les exportations canadiennes.

Réduire les obstacles au commerce par des accords de libre-échange

Selon Affaires mondiales Canada, « Les ALE ouvrent les marchés aux entreprises canadiennes en réduisant les barrières commerciales, telles que les tarifs douaniers, les quotas ou les barrières non-tarifaires. Ils créent des conditions de concurrence plus prévisibles, plus équitables et plus transparentes pour les entreprises actives sur les marchés étrangers. Les ALE du Canada couvrent pratiquement tous les échanges commerciaux entre les parties liées par l’accord. De nombreux ALE du Canada vont au-delà des accords de commerce traditionnels pour englober des domaines tels que les services, la propriété intellectuelle et les investissements. »Footnote 28

Avec la mise en œuvre de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne et la ratification de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), le Canada aura conclu 14 ALE avec 51 pays; les partenaires de ces ALE représentaient 62 % du PIB mondial en 2018. En réduisant les obstacles au commerce, ces accords de libre-échange peuvent aider à diversifier les exportations canadiennes et à développer le commerce avec les marchés d’outre-mer. Deux récents rapports d’analyse du BEC ont examiné les avantages des ALE pour les exportateurs canadiens; le premier rapport analyse les avantages de l’AECG, tandis que le second examine les avantages de l’Accord de libre-échange Canada-Corée (ALECC)Footnote 29.

L’AECG est entré en vigueur le 21 septembre 2017. À l’époque, l’AECG était de loin l’accord commercial le plus ambitieux conclu par le Canada depuis l’ALENA, en raison de l’importance de l’UE comme partenaire commercial du Canada (l’UE est le deuxième partenaire commercial du Canada après les États-Unis) et de la portée de cet accord, qui fixe de nouvelles normes pour les échanges de biens et de services, les obstacles non tarifaires, l’investissement et les marchés publics, ainsi que dans d’autres domaines tels que l’emploi et l’environnement.

Boileau (2018) a analysé la performance des exportations de marchandises canadiennes vers l’UE au cours des douze premiers mois suivant l’entrée en vigueur de l’AECGFootnote 30. L’analyse a révélé que les exportations canadiennes ont augmenté de 3,8 % (par rapport à la période de 12 mois précédente) et qu’en excluant les pierres et métaux précieux (SH 71), les exportations canadiennes avaient augmenté de 13 %. Toutefois, dans certains secteurs, les exportations canadiennes vers l’UE ont enregistré des gains beaucoup plus importants, les cinq premiers étant l’aluminium (280 %), les véhicules et pièces d’automobiles (81 %), les produits chimiques inorganiques (73 %), les combustibles minéraux et le pétrole (63 %) et divers métaux de base (56 %)Footnote 31.

L’analyse a également porté sur l’impact de la suppression ou de la réduction des droits de douane sur les exportations de marchandises canadiennes vers l’UEFootnote 32. L’analyse révèle que les produits qui ont connu les plus fortes baisses de droits tarifaires par suite de l’AECG ont enregistré les gains commerciaux les plus importants. Sur la même période de 12 mois, les exportations de produits du Canada vers l’UE ayant profité d’une baisse tarifaire de plus de 5 points de pourcentage (p.p.) ont augmenté de 25 %, en comparaison des exportations de produits n’ayant pas connu de réduction tarifaire, qui ont reculé de 4,3 %.

* Les hausses des exportations ont été calculées à l’aide des données d’Eurostat sur les importations de l’UE.
** Point(s) de pourcentage.
Données : Eurostat, calculs du Bureau de l’économiste en chef.

Longue description
   
Non touchées (%) -4,3
Touchées (%) -2,4
Baisse de 0 à 5 points de pourcentage -6,8
Baisse de 5 à 10 points de pourcentage 26,8
Baisse de plus de 10 points de pourcentage 21,5

Un examen plus attentif des produits touchés (ceux ayant bénéficié d’une baisse ou d’une suppression des droits tarifaires) révèle que les produits ayant connu une baisse tarifaire de 5 à 10 p.p. ont vu les exportations canadiennes vers l’UE augmenter de 27 %, tandis que ceux ayant connu une baisse tarifaire de plus de 10 p.p. ont vu leurs exportations progresser de 22 %. Les exportations de produits ayant connu une baisse de 0 à 5 p.p. ont fléchi de 6,8 %. Le rapport de 2018 publié sur le site Web d’Affaires mondiales Canada renferme plus de détails sur les produits qui ont dominé les gains dans ces catégories.

Bien que les avantages de l’AECG soient déjà évidents, l’accord n’est en vigueur que depuis octobre 2017, et il faut souvent un certain temps avant que les avantages découlant d’un ALE se concrétisent. L’ALECC, entré en vigueur le 1er janvier 2015, offre une plus longue période pour évaluer les avantages d’un ALE.

Michaelyshyn et Yu (2019) ont analysé les effets de l’ALECC sur les exportations et les importations canadiennes à destination ou en provenance de la Corée du Sud au cours des quatre années d’application de l’accord (2015 à 2018).

L’analyse révèle que les exportations totales de marchandises du Canada vers la Corée du Sud sont passées de 6,0 milliards de dollars en 2014, année précédant l’entrée en vigueur de l’ALECC, à 7,5 milliards de dollars en 2018, soit une augmentation de 25 %, après avoir surmonté des baisses initiales en 2015 et 2016Footnote 33. Les importations canadiennes en provenance de la Corée sont passées de 7,2 milliards de dollars à 9,4 milliards de dollars sur la même période, une hausse de 30 %.

En examinant l’impact des réductions tarifaires, l’étude a permis de constater que les exportations vers la Corée de tous les produits touchés ont augmenté de 36 % après l’ALECC (entre 2015 et 2018), comparativement à une croissance de 22 % au cours de la période précédant l’accord (entre 2012 et 2014). Les produits ayant connu les réductions tarifaires les plus importantes sont ceux qui ont enregistré la plus forte croissance après l’ALECC. On peut le constater pour les produits ayant bénéficié de réductions tarifaires de plus de 10 p.p. Les exportations canadiennes de ces produits vers la Corée ont augmenté de 46 % après l’ALECC, comparativement à 3,4 % avant l’entrée en vigueur de l’accord.

Tableau 23 : Croissance du commerce entre le Canada et la Corée selon le niveau de réduction tarifaire
Croissance des exportations canadiennes de marchandises en Corée
Réduction tarifaire (points de pourcentage) Entre 2012 et 2014
($ millions)
Entre 2012 et 2014
(%)
Entre 2015 et 2018
($ millions)
Entre 2015 et 2018
(%)
0,1 à 5 160,6 22,0 608,9 100,9
5,1 à 10 194,7 26,7 -54,2 -5,4
+ de 10  7,1 3,4 110,0 46,2
Tous les produits touchés 362,4 21,7 664,7 35,9
Tous les produits non touchés 392,4 11,0 1 718,0 53,3
Ensemble des produits 754,8 14,4  2 382,7 47,0

Données : Statistique Canada et ministère de la Stratégie et des Finances de la Corée.

Croissance des importations canadiennes de marchandises en provenance de la Corée
Réduction tarifaire (points de pourcentage) Entre 2012 et 2014
($ millions)
Entre 2012 et 2014
(%)
Entre 2015 et 2018
($ millions)
Entre 2015 et 2018
(%)
0,1 à 5 65,0 24,3 187,3 45,6
5,1 à 10 400,4 14,6 350,5 10,2
+ de 10 2,7 7,0 7,5 14,8
Tous les produits touchés 468,1 15,3 545,3 14,0
Tous les produits non touchés 410,7 12,4 646,8 14,9
Ensemble des produits 878,8 13,8 1 192,2 14,5

Données : Statistique Canada et ministère de la Stratégie et des Finances de la Corée.

Un examen des importations canadiennes en provenance de la Corée montre que les produits touchés et les produits non touchés par des baisses tarifaires ont connu une croissance similaire après l’entrée en vigueur de l’ALECC. Il y a eu une forte augmentation de la croissance des importations des produits ayant bénéficié de réductions tarifaires de l’ordre de 0,1 à 5 pe.p. Ls importations de ces produits ont progressé de 46 % durant la période postérieure à l’ALECC, comparativement à 24 % avant l’accord.

Les deux analyses du BEC indiquent que les accords de libre-échange sont un moyen efficace de réduire les obstacles empêchant les exportateurs canadiens d’accéder aux marchés étrangers. Les exportations canadiennes ont augmenté au cours des périodes postérieures à l’application des ALE, en particulier pour les produits visés par une forte baisse tarifaire. Bien que le Canada compte déjà un large éventail de partenaires d’ALE, la conclusion d’autres accords de libre-échange avec de nouveaux pays et le renforcement des accords de libre-échange existants sont des moyens dont dispose le Canada pour diversifier davantage ses échanges commerciaux.

Affaires mondiales Canada s’emploie activement à promouvoir l’AECG, l’ALECC et les autres accords de libre-échange conclus par le Canada afin de s’assurer que les exportateurs canadiens sont informés des avantages de ces accords et du traitement de leurs produits et services aux termes de ceux-ci. Les entreprises canadiennes sont invitées à consulter le site Web d’Affaires mondiales Canada pour découvrir comment elles peuvent tirer parti de l’AECG, de l’ALECC, du PTPGP et des nombreux autres accords de libre-échange du Canada.

Femme portant un casque protecteur et divers pictogrammes avec vue panoramique sur une ville en arrière-plan

Entrer tôt sur les marchés en
croissance rapide

La taille économique d’un pays joue un rôle important dans sa demande d’importations. Ainsi, la croissance de ses importations est alimentée par la croissance de son PIB. Mais tous les pays ne croissent pas au même rythme. Les données sur le PIBFootnote 34 indiquent que la production mondiale a augmenté à un taux annuel moyen de 5,2 % entre 2000 et 2018. Cependant, on observait une grande disparité entre la croissance des économies avancées, affichant un taux moyen de 3,7 % sur cette période, et celle des économies de marché émergentes et des économies en développementFootnote 35, dont la croissance a progressé à un taux beaucoup plus rapide de 9,1 %. Les deux plus grands marchés émergents, la Chine et l’Inde, ont enregistré une croissance annuelle moyenne du PIB réel de 9,1 % et de 7,3 %, respectivement. À l’opposé, les États-Unis, principal partenaire commercial du Canada, ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 1,9 % au cours de la même période. On peut penser que ces marchés en croissance plus rapide, comme la Chine et l’Inde, offrent au Canada une excellente occasion de diversifier davantage ses exportations et de tirer parti de l’expansion du PIB et de la demande d’importations dans ces économies. Alors que la théorie économique suggère que les exportations canadiennes graviteront naturellement vers les grands marchés, Scarffe (2019c) se demande s’il est avantageux ou non de commercer avec des économies en croissance rapide. Plus précisément, le Canada a-t-il intérêt à faire un effort stratégique pour accroître ses exportations vers ces économies, et est-il préférable d’accéder à ces marchés aux premiers stades de leur croissance?

L’étude utilise comme cadre un modèle de gravité et ses résultats préliminaires indiquent qu’il est avantageux d’exporter vers des économies en croissance rapide. Ainsi, sur une période de cinq ans, l’étude montre qu’une hausse de 1 p.p. du taux de croissance du marché d’importation entraînait une augmentation de 0,11 % du niveau des exportations canadiennes, et un gain supplémentaire de 0,16 % lorsque le Canada était présent sur ce marché avant qu’il soit en croissance.Footnote 36 S’appuyant sur ces résultats, l’étude conclut que, compte tenu de la forte corrélation entre la croissance des marchés d’importation et la croissance du PIB, le Canada devrait continuer à encourager les entreprises à faire du commerce avec les marchés émergents en croissance rapide.

Aider les entreprises exportatrices canadiennes à entrer et à évoluer sur les marchés émergents en croissance rapide, notamment aux premiers stades de leur croissance, semble être une autre stratégie susceptible d’aider le Canada à diversifier davantage ses exportations.

Diversifier par le biais
des États-Unis

Cependant, encourager les exportateurs canadiens à s’implanter sur de nouveaux marchés en croissance rapide n’est pas une affaire simple. Une étude réalisée par Yu (2019) au niveau des entreprises révèle des profils particuliers quant à la façon dont les entreprises canadiennes se mettent à exporter et au parcours qu’elles empruntent pour desservir de nouveaux marchés. Tout d’abord, 70 % des exportateurs ne desservent qu’un seul marché, habituellement les États-Unis. Puis, 20 % seulement exportent vers deux à cinq marchés, et 9,3 % expédient leurs produits vers six marchés ou plus.Footnote 37 Ces résultats corroborent ceux de la recherche effectuée par Export et développement Canada (EDC), qui indiquent que la plupart des exportateurs canadiens vendent quelques produits sélectionnés sur un seul marché d'exportation (voir l’encadré « Observations d’Exportation et développement Canada, Tendances et avantages de la diversification des exportations canadiennes »).

Chaque année, environ 20 % des exportateurs canadiens cessent d’exporter et un nombre un peu plus élevé commencent à exporter pour la première fois. Environ 80 % des nouveaux exportateurs sont des petites et moyennes entreprises (PME) qui exportent vers un seul marché et près de 70 % des nouveaux exportateurs choissisent les États-Unis comme première destination à l’exportation. Les taux de survie de ces nouveaux exportateurs sont faibles et près de la moitié cessent d'exporter après la première année. Seulement 30 % des nouveaux exportateurs sont encore actifs sur le marché d'exportation quatre ans plus tard, en moyenne. Les taux de survie sont encore plus bas parmi les exportateurs qui vendent leurs produits dans des régions plus éloignéesFootnote 38. Cependant, pour les exportateurs qui ont réussi à s’implanter, les exportations ont progressé rapidement (voir la figure 23).

Données : Statistique Canada, calculs du Bureau de l’économiste en chef.

Longue description
  Series 1
Entrée 151
An 1 567
An 2 804
An 3 840
An 4 1109
An 5 1258
An 6 1414

Les exportateurs qui survivent à leur première année ont tendance à se diversifier vers d’autres marchés que les États-Unis. Chaque année, 20 % de tous les exportateurs pénètrent de nouveaux marchés. La stratégie de diversification des exportateurs canadiens prend principalement la forme d’une succession de mouvements avec le même produit, d’abord sur le marché américain, puis en prenant de l’expansion soit en Europe et en Asie.

Cette recherche fait ressortir que les États-Unis constituent un important premier marché d’exportation pour la plupart des PME, ainsi qu’un banc d’essai pour plusieurs qui se diversifient subséquemment sur les marchés d’outre-mer.

Observations d'Exportation et Développement Canada sur la diversification

Tendances et avantages de la
diversification des exportations
canadiennes

Une étude effectuée par EDC* constate que la plupart des exportateurs canadiens de marchandises (89 %) vendent leurs produits sur cinq marchés ou moins, habituellement les États-Unis. De même, la plupart des entreprises exportent uniquement quelques produits, et 75 % des exportateurs exportent cinq produits ou moins.

Cependant, en termes de valeur, la tendance des exportations canadiennes de marchandises est passablement différente : en valeur, la plus grande partie des exportations de marchandises (42 %) sont le fait d’un sous-groupe plus restreint d’entreprises (4 %) qui exportent de nombreux produits (11 et plus) vers plusieurs marchés d’exportation (11 et plus).

Tableau A: Exportateurs canadiens et exportations canadiennes de marchandises, selon le nombre de marchés et de produits (pourcentages des totaux)
Nombre d’exportateurs
Nombre de produits exportés
 
Nombre de marchés d’exportation
1 à 5
Nombre de marchés d’exportation
6 à 10
Nombre de marchés d’exportation
11 et plus
Nombre de marchés d’exportation
Total
1 à 5 72 % 2 % 1 % 75 %
6 à 10 10 % 2 % 1 % 13 %
11 et plus 6 % 2 % 4 % 12 %
Total 89 % 6 % 6 % 100 %

Sources : Statistiques Canada et Service économique, EDC
Note : Les moyennes annuelles sont fondées sur des données au niveau de l’entreprise pour 2010-2015.

Valeurs à l’exportation
Nombre de produits exportés
 
Nombre de marchés d’exportation
1 à 5
Nombre de marchés d’exportation
6 à 10
Nombre de marchés d’exportation
11 et plus
Nombre de marchés d’exportation
Total
1 à 5 13 % 1 % 2 % 16 %
6 à 10 8 % 2 % 3 % 13 %
11 et plus 17 % 11 % 42 % 71 %
Total 38 % 14 % 47 % 100 %

Sources : Statistiques Canada et Service économique, EDC
Note : Les moyennes annuelles sont fondées sur des données au niveau de l’entreprise pour 2010-2015.

L’étude d’EDC fait aussi ressortir que les exportateurs capables de rejoindre de nouveaux marchés et d’exporter plus de produits ont une meilleure performance comme entreprise.

Outre des exportations accrues, ils ont aussi une plus grande production, emploient plus de travailleurs et versent des salaires plus élevés que les entreprises de taille similaire, dans des industries similaires, qui exportent vers moins de marchés ou qui exportent moins de produits.

Sources : Statistiques Canada et Service économique, EDC
Note : Les résultats de régression neutralisent l’effet de l’année, de l’industrie et de l’emploi, et sont fondés sur des données annuelles pour 2010-2015.

* Tapp, Stephen, et Yan, Beiling (2019). « Patterns and Benefits of Canadian Export Diversification », Exportation et développement Canada (EDC), Service de la recherche et de l’analyse (travail en cours).

Longue description
  Nouveau marché d’exportation Nouveau produit d’exportation
exportations 19,8 8,1
production 7,5 4
emplois 6,3 3,4
salaires 1 0,5

Commerce numérique et diversification

S’il est important d’examiner l’évolution passée et actuelle de la manière dont les exportateurs canadiens accèdent aux marchés, il faut également garder à l’esprit que la façon dont les entreprises canadiennes exportent et rejoignent des marchés étrangers ne cesse de changer et d’évoluer. Cela est peut-être plus vrai aujourd’hui que jamais auparavant. L’accès à Internet, les technologies numériques et la circulation des données au sein de l’économie et au-delà des frontières transforment la nature, les structures et les acteurs de l’économie en général, avec des conséquences notables sur le commerce international des biens et des services.

Des recherches menées par Tran (2019b) ont mis en évidence deux effets majeurs de la technologie et de la numérisation sur le commerce international : 1) les technologies numériques habilitent le commerce international en facilitant les transactions et en abaissant les coûts; 2) l’Internet est également un mode de livraison pour le commerce international.

Femme assise devant un ordinateur faisant un achat en ligne avec une carte de crédit
Les technologies qui facilitent le
commerce numérique

Les technologies numériques facilitent les échanges commerciaux en réduisant les délais et les coûts, tout en simplifiant le processus de passation d’une commande. Dans l’optique de la réduction des délais et des coûts, les technologies numériques ont amélioré le transport et la logistique, raccourcissant effectivement les distances. De plus, les nouvelles technologies favorisent une planification plus efficace des itinéraires et permettent aux exportateurs d’y apporter des ajustements en temps réel. Elles permettent également d’optimiser les réseaux d’entreposage et de distribution. Les technologies numériques facilitent par ailleurs les mouvements transfrontières. L’échange de données informatisé (EDI) permet aux exportateurs et aux importateurs de soumettre électroniquement des documents à la frontière, tandis que le guichet unique électronique leur permet de soumettre les documents à un seul point plutôt qu’à plusieurs, réduisant ainsi les délais et les coûts. En outre, les technologies numériques fournissent une information accrue et de meilleure qualité à la fois aux vendeurs (exportateurs) et aux acheteurs (importateurs). L’Internet abaisse le coût des opérations de recherche, de vérification, de suivi et de traduction de cette information, ce qui peut potentiellement renforcer la confiance dans les transactions transfrontières. Enfin, les avancées au niveau des technologies financières – les fintechFootnote 39 – facilitent les paiements transfrontaliers, en les rendant moins chers et plus sûrs. Parallèlement aux économies de temps et de coût, l’Internet facilite le processus de passation des commandes en donnant aux consommateurs la possibilité de commander des biens et des services partout dans le monde, directement auprès d’un producteur ou via une plate-forme numérique.

L’effet habilitant des technologies numériques pourrait profiter au commerce de certains produits plus que d’autres, en modifiant la composition du commerce canadien et, éventuellement, la diversification des produits échangés. L’Organisation mondiale du commerce reconnaît trois types de biens susceptibles de profiter davantage de l’effet d’habilitation du numérique : les produits sensibles au temps, les produits qui nécessitent une certification poussée et les produits à forte intensité contractuelle. Parmi les produits sensibles au temps, il y a les biens intermédiaires qui se trouvent dans les systèmes de livraison juste à temps, les denrées périssables et les fournitures médicales d’urgence.

Le commerce transfrontalier de ces types de produits profite du fait que l’on peut acheminer les biens plus efficacement, prévoir leur arrivée et même intégrer l’intelligence artificielle dans le réseau complexe de production et de distribution. Les produits nécessitant une certification bénéficient de la réduction des asymétries d’information et des coûts de recherche. L’Internet des objets, les capteurs et la technologie des chaînes de blocspeuvent rendre le processus de production et de certification plus transparent, et les produits à forte intensité contractuelle peuvent utiliser les technologies numériques pour renforcer la confiance (p. ex. grâce à des systèmes de notation et d’appariement), réduisant le besoin de recourir à des intermédiaires pour accroître la confiance. Les contrats utilisant la technologie des chaînes de blocs peuvent également renforcer la confiance et réduire la paperasse inefficace.

En dépit des promesses habilitantes d’Internet et des technologies numériques, il est essentiel de rattraper le retard au niveau des mesures pour faire progresser notre compréhension du commerce numérique. Les mesures actuelles sont affaiblies par des données manquantes, des données mal attribuées ou l’incapacité de saisir certains aspects du commerce numérique. À titre d’exemple, les mesures actuelles consignent tous les biens qui traversent une frontière, mais elles ne permettent pas de savoir si le bien a été commandé par voie numérique ou non. Du côté des services, un problème similaire se pose, outre le fait que certaines données liées aux services sont actuellement absentes du tableau. Ainsi, un Canadien fournissant des services de traduction à des étrangers par Internet peut ne pas être inclus dans les statistiques actuelles du commerce des services, car celles-ci mettent l’accent sur les transactions entre entreprises.

Internet comme facilitateur
du commerce

L’Internet est de plus en plus utilisé comme mode de livraison transfrontière de biens et de services numériques.

En raison des problèmes de données susmentionnés, nous n’avons pas une image précise du commerce des biens livrés sous forme numérique, mais certaines données illustratives montrent comment les technologies de l’information et des communications (TIC) peuvent promouvoir une expansion du commerce des services.

Données : Statistique Canada.

Longue description
Services des technologies de l’information et des communications (TIC) 37,3
Services non potentiellement facilités par les TIC 30,2
Services potentiellement facilités par les TIC 67,4
Ensemble des marchandises 17,4

Rostami (2018) définit trois catégories d’exportations de services : les services de TIC, les services potentiellement facilités par les TIC, et les services non potentiellement facilités par les TICFootnote 40. La première catégorie comprend les services de télécommunications, les services informatiques et les redevances d’utilisation de la propriété intellectuelle liée aux logiciels. La seconde comprend les services pouvant éventuellement être fournis à distance sur un réseau de TIC (p. ex. les assurances, les services financiers, les services d’information, les services de gestion, la publicité et les services connexes, les services de télécommunications et la R-D, pour n’en nommer que quelques-uns). La troisième catégorie englobe les services qui ne seront vraisemblablement pas exportés sur Internet (p. ex. les services d’entretien et de réparation, les services postaux et de messagerie, les services de construction, les commissions non financières, la location de matériel).

Le rapport illustre l’impact de la numérisation sur les exportations canadiennes. Entre 2006 et 2016, les exportations canadiennes de services potentiellement facilitées par les TIC ont augmenté de 67 %, contre 37 % pour les exportations de services de TIC, 30 % pour les exportations de services non potentiellement facilitées par les TIC et 17 % pour les exportations totales de marchandises.

Tant les technologies numériques qu’Internet favorisent les échanges internationaux et de nombreux services (et même certains biens) sont exportés au-delà des frontières via Internet. Cela a pour effet d’atténuer l’effet de la distance sur le commerce et, dans certains cas, de faciliter l’accès aux marchés éloignés pour les exportateurs. Devant ce constat, il est raisonnable de considérer le commerce numérique comme un outil utile de diversification et d’expansion des exportations vers les marchés d’outre-mer. Encourager les exportateurs canadiens à adopter les technologies numériques et veiller à ce que tous les Canadiens aient accès aux technologies nouvelles et émergentes peut constituer un moyen de diversification supplémentaire. Certaines données initiales montrent que les exportateurs canadiens sont plus susceptibles d’adopter des technologies que les entreprises non exportatrices (bien que l’impact de la taille sur l’adoption de la technologie et le statut à l’exportation requièrent une analyse plus approfondie)Footnote 41; selon Bédard-Maltais (2018), les entreprises qui sont à l’avant-garde sur le plan numérique ont une probabilité 70 % plus élevée d’exporter.

PME et diversification
des exportations

Sekkel (2019) a récemment réalisé une étude sur la participation des PME au commerce international. En utilisant l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises comme principale source de données, le rapport a révélé que malgré leur grande importance sur le marché intérieur, les PME canadiennes participent peu à l’exportation.

Figure 25 : PME exportatrices canadiennes, 2017

Données : Statistique Canada, Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, 2017.

Longue description
  2017
PME non exportatrices 88,3
PME exportatrices 11,7

Données : Statistique Canada, Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, 2017.

Longue description
  2017
Ventes sur le marché intérieur 95,8
Ventes à l’exportation 4,3

Les PME représentent la majorité des entreprises canadiennes et apportent une contribution substantielle à l’économie. En 2017, il y avait environ 1,2 million de PME au Canada, soit plus de 99 % de toutes les entreprises offrant de l’emploiFootnote 42. Les PME étaient à l’origine de 89 % de tous les emplois du secteur privé en 2017 et représentaient environ 50 % du PIB entre 2012 et 2014. L’importance des PME dans l’économie en général n’est pas unique au Canada. À l’échelle mondiale, les PME représentent 95 % de l’ensemble des entreprises, environ 50 % du PIB et quelque 60 % des emplois (OMC, 2016).

La participation significative des PME à l’ensemble de l’économie ne se reflète cependant pas dans les exportations. En 2017, seulement 12 % des PME, soit 85 631 entreprises, ont exporté des biens et des services hors du CanadaFootnote 43. Cette participation relativement faible des PME au commerce international s’observe également dans les autres économies de l’OCDE, où la participation des PME se situe entre 10 et 25 % (OCDE, 2018)Footnote 44. Non seulement la proportion de PME exportatrices est-elle faible, mais l’intensité des exportations des PME l’est égalementFootnote 45. En moyenne, 4 % des ventes des PME représentaient des exportations de biens et de services.

L’étude a aussi mis en relief divers défis et obstacles liés aux activités internationales que les entreprises plus petites et moins productives sont moins en mesure de surmonter que les grandes entreprises. Alors que les accords commerciaux peuvent être surtout efficaces pour réduire les droits tarifaires et les coûts associés aux obstacles non tarifaires, les coûts fixes tels que la publicité et les réseaux de distribution des produits touchent les petites entreprises de manière disproportionnée (OCDE, 2018).

Les écrits sur le commerce international montrent que, même si les entreprises de plus grande taille et plus productives ont une probabilité plus élevée d’exporter (Bernard et coll., 2007), on observe aussi des preuves des retombées positives de la participation aux marchés mondiaux, où les exportateurs peuvent améliorer la productivité et l’innovation grâce à l’apprentissage pratique. Bien qu’il y ait une grande hétérogénéité parmi les PME et que les occasions de pénétrer les marchés mondiaux ne soient pas perçues de manière égale d’un secteur à l’autre, l’internationalisation des PME en tant qu’objectif de la politique pourrait engendrer d’importants avantages pour l’économie.

Encourager les PME à exporter pourrait également aider le Canada à atteindre son objectif d’augmenter de 50 % ses exportations à l’étranger d’ici 2025. Bien que, comme l’a montré Yu (2019), la plupart des nouveaux exportateurs commenceront à exporter d’abord vers les États-Unis et que beaucoup ne survivront pas après un an sur le marché d’exportation, certains réussiront et prendront de l’expansion pour atteindre d’autres marchés étrangers. Le grand nombre de PME au sein de l’économie canadienne représente une source inexploitée d’exportateurs. Alors que certaines, de par leur nature, peuvent desservir uniquement le marché intérieur (p. ex. les restaurants et les salons de coiffure), d’autres pourraient être des exportateurs prospères en attente de la bonne occasion. Les programmes gouvernementaux qui visent à aider et soutenir ces PME pourraient constituer une solution supplémentaire pour diversifier les exportations canadiennes, non seulement sur le plan géographique et celui des produits, mais aussi pour répartir les gains tirés de l’exportation dans l’ensemble du pays et parmi tous les Canadiens.

Des villes et non des pays

En ce qui concerne la dimension géographique de la diversification des exportations, l’analyse a jusqu’à présent porté sur le niveau national comme marché de destination des exportations canadiennes, qui est la référence commune pour établir la diversification géographique et la base de suivi habituelle des statistiques du commerce internationalFootnote 46. Néanmoins, Vesselovsky (2019) fait valoir que d’ici 2030, les villes seront les moteurs de la croissance et de l’innovation.

Dans l’optique de soutenir la stratégie de diversification du Canada, l’étude a évalué l’emplacement futur des opportunités économiques pour les entreprises canadiennes à l’échelle de la ville, partout dans le monde. L’analyse prend en compte la croissance économique future de quelque 780 villes et leurs liens économiques actuels avec le Canada.

L’étude révèle qu’en 2030, les 40 villes les plus importantes dans monde du point de vue du Canada seront dominées par l’influence des États-Unis et de la Chine, qui devraient abriter respectivement 40 % et 20 % de ces villes. Au niveau régional, l’Asie et l’Océanie devraient représenter 45 % des 40 premières villes, ne laissant que 15 % hors des États-Unis et de la région Asie-Océanie. Si l’on considère les 100 principales villes du monde, le nombre de villes que l’on retrouve aux États-Unis et en Chine devrait être à peu près égal et représenter un peu plus de la moitié du total. Au niveau régional, l’Asie et l’Océanie devraient représenter près de la moitié des 100 premières villes. La figure 11 fait voir la liste des 40 principales villes en importance pour le Canada en 2030.

Cette analyse au niveau des villes permet de tirer trois conclusions importantes sur la stratégie de diversification des exportations du Canada. Premièrement, même en 2030, les États-Unis demeurent importants pour le Canada, puisque 16 des 40 principales villes sont situées dans ce pays. Deuxièmement, les marchés émergents sont bien représentés dans les 40 premières villes, notamment la Chine, où se trouvent plusieurs grandes villes en croissance rapide qui représenteront des marchés importants pour les biens et services canadiens. La troisième observation est que la diversification ne concerne pas uniquement les marchés émergents. Le Canada peut aussi se diversifier en accroissant encore ses exportations vers certains marchés développés d’outre-mer : le Royaume-Uni, le Japon, la France et l’Australie comptent tous de grandes villes qui seront vraisemblablement importantes pour le Canada dans l’avenir.

Chapitre 3.2 : Principaux points à retenir

Les solutions possibles pour accroître la diversification des exportations canadiennes englobent les suivantes :

  • Réduire les obstacles au commerce grâce à des accords de libre-échange;
  • Entrer tôt sur les marchés en croissance rapide;
  • Diversifier les exportations via les États-Unis;
  •  Encourager les exportateurs canadiens à adopter les technologies numériques;
  • Soutenir les PME exportatrices;
  • Mettre l’accent sur les villes comme moteurs de la croissance économique.
Figure 11 : Les 40 villes les plus importantes pour le Canada en 2030
Top 40 sities in 2030 for Canada map
Long description
En 2030, 16 villes aux États-Unis et 8 en Chine devraient figurer dans le top 40 des villes offrant les occasions les plus intéressantes aux entreprises canadiennes.
Villes américaines dans le top 40
1ère New York
4e Los Angeles - Long Beach
6e Chicago
9e Dallas
10e Houston
12e San Francisco
13e Washington
14e Boston
17e Philadelphie
18e Atlanta
19e Seattle
22e Miami
28e Phoenix
32e Minneapolis
33e San Jose
34e Détroit
Top 40 sities in 2030 for China map
Long description
Villes chinoises dans le top 40
5e Beijing
7e Shanghaï
11e Hong Kong, RAS de
15e Shenzhen
16e Chongqing
26e Guangzhou, Guangdong
36e Tianjin
38e Chengdu, Sichuan

Chapitre 3.3

Nouvelles dimensions de la diversification des exportations

Œil regardant au loin avec vue urbaine réfléchie en arrière-plan

Tour
d’horizon

Global economic performance
Long description

La proportion de PME exportatrices appartenant à des femmes au Canada a doublé de 2011 à 2017, passant de 7,4 % de l'ensemble des PME exportatrices en 2011 à 14,8 % des PME exportatrices en 2017.

En 2014, 8,4 % des PME appartenant à des femmes exportaient; ce chiffre est passé à 11,1 % en 2017.

Année 2011 2014 2017
Proportion de PME exportatrices appartenant à des femmes 7.4% 11.2% 14.8%
Global economic performance 2
Long description

En 2017, la proportion de PME détenues par des hommes qui exportaient était de 12,2 %

En 2017, la proportion de PME à parts égales (propriété hommes-femmes) exportées était de 10,5 %

En 2014, la proportion de toutes les PME canadiennes exportées était de 11,8 %

En 2014, la proportion de PME autochtones qui ont exporté était de 24,4 %

Ventilation des entreprises exportatrices appartenant à des Autochtones par marché de destination, 2014
Non-exportateurs 75.6%
Exportateurs 24.4%
Destinations autres que les États-Unis seulement  2.9%
États-Unis seulement 9.6%
États-Unis et autres destinations internationales 11.9%

Tel qu’indiqué au début de ce chapitre, la diversification géographique et la diversification au niveau des produits ne sont pas les seules dimensions de la diversification. La diversification de la propriété des entreprises exportatrices en est une autre. Bien que la diversification géographique et la diversification au niveau des produits atténuent les risques et favorisent l’accès aux marchés en forte croissance, la diversification de la propriété présente l’avantage de répartir les gains tirés de l’exportation partout au Canada et parmi tous les Canadiens. Deux études du BEC traitent de la propriété des entreprises exportatrices. La première porte sur les petites et moyennes entreprises exportatrices appartenant à des femmes, tandis que la seconde, un projet de recherche conjoint avec le Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCCA), examine les entreprises exportatrices appartenant à des Autochtones.

Entreprises exportatrices appartenant à des femmes

Bélanger Baur (2019a) a analysé les caractéristiques des PME exportatrices canadiennes et leur performance en matière d’internationalisation sous l’angle du sexe majoritaire des propriétaires de l’entreprise à l’aide de données tirées de l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises de 2017, de Statistique Canada. Il a observé que la proportion de PME exportatrices appartenant à des femmes au Canada avait doublé de 2011 à 2017, passant de 7,4 % de l’ensemble des PME exportatrices en 2011 à 15 % en 2017.

L’étude indique également qu’entre 2014 et 2015 – et sans que leur part de l’ensemble des PME canadiennes n’augmente ­–, les PME appartenant à des femmes ont accru leur propension à exporter, au point où elles ne sont plus sous-représentées parmi les PME exportatrices. En 2014, 8,4 % des PME appartenant à des femmes exportaient; en 2017, cette proportion atteignait 11 %. À titre de comparaison, 12 % des PME appartenant à des hommes et 11 % des PME appartenant à parts égales à des hommes et des femmes ont exporté en 2017.

Note : La propension à l’exportation est le pourcentage des entreprises qui exportent. Données : Statistique Canada, Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises, 2011, 2014 et 2017.

Longue description
Année PME appartenant à des femmmes PME de propriété également répartie PME appartenant à des hommes Ensemble des PME
2011 5 10 11,8 10,4
2014 8,4 11 12,8 11,8
2017 11,1 10,6 12,2 11,7

L’étude a également examiné les obstacles rencontrés par les PME exportatrices lorsqu’elles tentent de vendre des biens et services à l’étranger. Les résultats montrent que, même si l’Enquête sur le financement et la croissance des petites et moyennes entreprises n’inclut pas d’obstacles à l’exportation liés spécifiquement au genre, des profils distincts sont perceptibles pour chaque genre. Environ 11 % des PME appartenant à des femmes ont indiqué que les obstacles administratifs intérieurs constituaient une barrière importante à l’expansion des exportations, contre 10 % des PME appartenant à des hommes et 7,6 % des PME à propriété égale hommes-femmes. Ainsi, certaines politiques nationales pourraient servir à aplanir les obstacles à l’exportation pour les PME appartenant à des femmes.

En outre, la proportion des PME appartenant à des hommes ayant déclaré que les obstacles administratifs à l’étranger constituaient une entrave majeure à l’exportation était inférieure à celle des PME appartenant à des femmes ou à celle des PME dont la propriété est partagée également entre hommes et femmes. Ces obstacles administratifs rencontrés à l’extérieur du Canada peuvent prendre diverses formes, notamment des problèmes de logistique et des obstacles à la frontière, que les PME appartenant à des femmes ont indiqué être des obstacles importants à l’exportation à un taux nettement supérieur à celui observé chez les deux autres groupes de PME.

L’étude évoque que les programmes fédéraux visant à favoriser l’internationalisation des PME appartenant à des femmes pourraient s’intéresser aux exigences frontalières pour les entreprises exportatrices et apporter un soutien supplémentaire au niveau des problèmes de logistique.

Fait intéressant, revenant à la diversification géographique des exportations, l’étude a constaté qu’une proportion sensiblement plus élevée de PME appartenant à des femmes exportent vers l’Europe (y compris le Royaume-Uni), l’Inde et le reste du monde (destinations non répertoriées spécifiquement)Footnote 47 par rapport aux PME détenues par des hommes et aux PME détenues à parts égales par des hommes et des femmes. Ainsi, les PME appartenant à des femmes contribuent davantage à la stratégie de diversification du gouvernement du CanadaFootnote 48.

Femme regardant à l’extérieur par la fenêtre les bras croisés

Entreprises exportatrices appartenant à des Autochtones

Une étude conjointe du Bureau de l’économiste en chef d’Affaires mondiales Canada et du Conseil canadien pour le commerce autochtone (Bélanger Baur, 2019b) a examiné de plus près les PME appartenant à des Autochtones et leur propension à exporter.

L’étude a utilisé des données produites par le CCCA à partir du registre de l’organisation, qui compte 10 000 entreprises de propriété autochtone afin de créer un échantillon de 1 101 entrepreneurs autochtones, dont près de 650 PME appartenant à des Autochtones. À l’aide de cet ensemble de données unique, l’auteure a constaté qu’un pourcentage élevé de PME de propriété autochtone vendaient des produits et services à l’étranger (24 %), comparativement aux PME canadiennes appartenant à des non-Autochtones (12 %) et aux PME d’autres économies développéesFootnote 49.

L’auteure note plus loin quesur la base de ces résultats, les PME autochtones démontrent une forte capacité à accéder à des marchés plus vastes en comparaison des PME canadiennes non autochtones.

Étant donné que, selon L’Encyclopédie Canadienne, les communautés autochtones ne comptent généralement pas plus de 1 000 personnes, nous pensons que les stratégies commerciales autochtones peuvent prévoir une pénétration précoce des marchés non locaux et que les coûts supplémentaires de vente à la grandeur de la province et à l’échelle nationale sont relativement faibles par rapport à la vente aux communautés et aux villes avoisinantes. Ainsi, les PME appartenant à des groupes autochtones, notamment celles appartenant à des Premières nations, bénéficieraient de gains de productivité provenant d’économies d’échelle et d’une spécialisation des produits car elles sont obligées de devenir plus efficientes et de surmonter les défis liés à l’éloignement, à la logistique et à la connectivité à un stade précoce.

Figures 28 : Activités d’exportation des entreprises appartenant à des Autochtones, 2014

Données : Calculs du Bureau de l’économiste en chef à l’aide de données du Conseil canadien pour le commerce autochtone.

Longue description
N’exportent pas Exportent
75,6% 24,4 %

Données : Calculs du Bureau de l’économiste en chef à l’aide de données du Conseil canadien pour le commerce autochtone.

Longue description
Exporte vers les États-Unis seulement Exporte dans d’autres pays que les États-Unis seulement Exporte aux États-Unis et d’autres pays
9,6 % 2,9 % 11,9 %

L’auteure a également examiné les destinations à l’exportation des entreprises appartenant à des Autochtones et constaté que le marché de destination le plus populaire des ces entreprises, comme dans le cas des autres entreprises exportatrices canadiennes, était les États-Unis; 22 % des PME de propriété autochtone vendent des biens ou des services à notre voisin du Sud. Près de la moitié d’entre elles vendent exclusivement aux États-Unis, tandis que 55 % vendent à la fois aux États-Unis et sur d’autres marchés internationaux. Une modeste proportion des PME appartenant à des Autochtones, soit 2,9 %, vend à l’international mais sans exporter aux États-Unis.

On trouvera dans l’étude plus de détails sur les caractéristiques des PME appartenant à des Autochtones, y compris les types d’industries où elles sont présentes, dans quelle mesure elles diffèrent d’une région à l’autre au Canada, et leur répartition par groupe identitaire (Premières nations, Métis, Inuits).

L’étude énumère également les obstacles à la croissance des PME de propriété autochtone, notamment l’accès au financement, les problèmes de connectivité et la façon dont ces entreprises utilisent les médias sociaux. Cette étude est la première du genre à appuyer le développement et l’expansion de PME appartenant à des Autochtones dans le système de commerce mondial. Même si elle note que les entreprises de propriété autochtone ont déjà une forte propension à exporter, elle souligne également que leurs exportations sont axées sur les États-Unis.

À l’instar des exportations canadiennes en général, les exportations autochtones pourraient bénéficier d’une diversification géographique; en retour, la présence d’une solide communauté d’exportation autochtone à travers le Canada aiderait à mieux répartir les avantages du commerce partout au pays et entre tous les Canadiens.

Chapitre 3.3 : – Principaux points à retenir
  • La diversification de la propriété des entreprises exportatrices est une autre dimension de la diversification du commerce.
  • Bien que la diversification géographique et la diversification au niveau des produits atténuent les risques et favorisent l’accès aux marchés en croissance rapide, la diversification de la propriété a l’avantage de répartir les gains tirés de l’exportation partout au pays et parmi tous les Canadiens.
  • La proportion de PME exportatrices appartenant à des femmes au Canada a doublé de 2011 à 2017, passant de 7,4 % de l’ensemble des PME exportatrices en 2011 à 15 % en 2017.
  • Un pourcentage élevé de PME autochtones au Canada exportent des biens et des services (24 %), comparativement aux PME non autochtones (12 %).

Conclusion

Ce chapitre spécial a scruté divers aspects de la diversification des échanges, notamment la diversification géographique et la diversification au niveau des produits, ainsi que des aspects moins traditionnels de la diversification, tels que la propriété des entreprises exportatrices. Ces dimensions de la diversification sont ressorties comme étant importantes pour atténuer les risques, permettre l’accès à des marchés en croissance rapide et aider à mieux répartir les gains du commerce.

Bien que les exportations canadiennes témoignent d’une certaine diversité au niveau des produits, elles sont concentrées géographiquement. C’est le motif à la base de l’objectif que s’est fixé le Canada d’augmenter de 50 % ses exportations vers les marchés d’outre-mer d’ici 2025.

Pour ce qui est de l’atteinte de l’objectif visé pour 2025, la deuxième partie du chapitre examine divers moyens qui permettraient d’accroître la diversité géographique des exportations canadiennes, notamment : conclure des accords de libre-échange pour permettre aux exportateurs canadiens d’avoir un meilleur accès aux marchés étrangers; entrer tôt sur les marchés en croissance rapide; se servir du marché américain comme tremplin vers les marchés étrangers; exploiter les technologies numériques; accroître la participation des PME au commerce international; et mettre l’accent sur l’expansion future des villes pour repérer de nouvelles occasions d’exportation. Toutes ces avenues semblent utiles pour renforcer la diversité des exportations canadiennes et elles devraient être davantage prises en compte dans la stratégie de diversification du commerce du gouvernement du Canada.

Enfin, la troisième partie ce chapitre examine une nouvelle dimension de la diversification des échanges liée à la propriété des entreprises exportatrices, résumant les constatations de deux rapports traitant des entreprises exportatrices appartenant à des femmes et de celles appartenant à des Autochtones. Dans les deux cas, les études constituent un bon point de départ pour préciser les caractéristiques de ces entreprises exportatrices, et ce qui pourrait être fait pour aider les entreprises appartenant à des femmes et celles de propriété autochtone au Canada à avoir un meilleur accès aux marchés mondiaux. Cette dimension de la diversification du commerce est particulièrement importante car elle joue un rôle essentiel dans la répartition des gains tirés de l’exportation à la grandeur de l’économie canadienne, en veillant à ce que les fruits du commerce ne soient pas concentrés parmi certains groupes ou certaines régions du Canada, mais soient répartis également dans tout le pays.

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